Rouyn-Noranda, le 15 juin 2021. – Le Centre technologique des résidus industriels (CTRI), en collaboration avec l’Organisme de bassin versant du Témiscamingue, souhaite réduire les gaz à effet de serre (GES) dans la région.
Grâce à une contribution de 1 299 990 $ en provenance du ministère fédéral de l’Environnement et du Changement climatique (ECCC), les chercheurs du CTRI tenteront de quantifier les gaz à effet de serre émis par les boues des fosses septiques et leur traitement.
Les chercheurs se pencheront sur la durée de vie de ces installations sanitaires résidentielles. L’objectif est d’analyser les gaz à effet de serre et de tenter de réduire les émissions de dioxyde de carbone et de méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que celui précédemment nommé.
Cette recherche viendra donc ajouter une toute nouvelle compétence au CTRI et dans la région en termes de calcul et de mesurage des gaz à effet de serre.
Les deux éléments qui seront scrutés par les spécialistes sont le transport et la valorisation des boues. Pour l’instant, dans la région, il n’existe que deux centres de traitement des boues des fosses septiques. Le premier se situe en Abitibi-Ouest et n’accepte que les matières de cette municipalité régionale de comté (MRC), alors que l’autre est dans la MRC de la Vallée-de-l’Or. « Deux sites pour couvrir 57 340 kilomètres carrés, au niveau du transport, c’est problématique. Transporter des boues entre le Témiscamingue et la Vallée-de-l’Or, par exemple, est une source d’émission de GES », indique le chargé de projet du CTRI, Simon Pierre Komtchou, qui détient un doctorat en sciences de l’eau de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) de Québec (2018).
En plus du transport, Simon Pierre Komtchou souhaite un processus de valorisation plus écologique. « Le compostage de ces boues permettra la réduction d’émissions de GES comparativement à l’enfouissement », précise-t-il.
Le directeur général de l’Organisme de bassin versant du Témiscamingue, Yves Grafteaux, estime qu’il s’agit d’une opportunité pour diminuer les gaz à effet de serre dans la région tout en faisant un gain dans la qualité de l’eau. « Ce projet est une occasion de faire d’une pierre deux coups! Les changements climatiques nous préoccupent tous. En travaillant la chaine de traitement des boues septiques sous l’angle des GES, nous allons parallèlement améliorer la qualité de l’eau en bonifiant nos pratiques d’épuration de l’eau en milieux isolés. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes associés au CTRI dans ce projet », spécifie-t-il.
« Souvent, la quantité et la qualité de l’eau vont varier en conséquence des changements climatiques. Nous cherchions à l’inverse à agir sur les changements climatiques, en jouant sur l’eau. Modifier la filière de traitement des boues nous apparait comme un moyen de travailler directement à diminuer les émissions de ces gaz qui provoquent ces changements climatiques », soutient Yves Grafteaux.
Les partenaires du projet aimeraient également mettre sur pied une application de traçabilité des boues pour que les citoyens puissent savoir de quelle façon et à quel endroit leurs boues sont traitées. « Ça aiderait à sensibiliser les gens sur l’importance de traiter les boues correctement, si on pouvait leur assurer qu’elles sont bien gérées quand elles quittent leur cour », ajoute le chargé de projet de l’OBVT, Vital Idossou.
L’étude a commencé au cours des dernières semaines et s’étendra jusqu’au printemps 2025.
La somme de 1,3 million de dollars provient du ministère de l’Environnement et du Changement climatique, qui financera 57 autres projets communautaires d’action climatique, de sensibilisation et de mobilisation, par la voie du Fonds d’action et de sensibilisation pour le climat du gouvernement du Canada.
Les sommes provenant du Fonds d’action et de sensibilisation pour le climat sont investies dans des projets visant à sensibiliser les Canadiens aux changements climatiques et à leur donner les moyens d’agir en faveur des objectifs climatiques du Canada.
Le CTRI, dans ce projet, pourra également compter sur la collaboration de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), de Probiosphère, une entreprise qui œuvre dans l’industrie de la chimie et de la biotechnologie, ainsi qu’AITera, qui propose des solutions durables pour la décontamination des sols et des eaux souterraines.
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À propos
Le Centre technologique en résidus industriels a pour mission d’explorer, d’identifier et de proposer des solutions novatrices visant à valoriser les résidus industriels et les ressources naturelles sous-utilisées en accélérant l’implantation de pratiques d’affaires écoresponsables et profitables.
L’OBVT est un organisme régional de planification et de coordination des actions en matière de gestion de l’eau.
Piel Côté
Conseiller en communication
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Yves Grafteaux
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Simon Pierre Komtchou
Chargé de projet, CTRI
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